Auteurs : comment relire vos textes ?

Par ces grands froids qui touchent notre beau pays en ce moment, alors que la cheminée crépite à vos côtés et réchauffe agréablement vos membres engourdis, et que les mouvements réguliers du rocking-chair menacent de vous faire sombrer dans un sommeil sans fond, il est plus que temps de vous reprendre en main et de saisir votre roman récemment terminé. Car certes, il fait trop froid pour sortir, mais pas pour faire avancer votre formidable carrière d’auteur !

Relire vos textes : quel intérêt me direz-vous ? Après tout, vous les avez écrits, vous les connaissez donc déjà ! Mais je ne parle pas ici d’une relecture passive et rêveuse, avec en tête les futures acclamations et félicitations de vos foules d’admiratifs lecteurs, mais bien d’une relecture stylo à la main, qui va transformer votre premier jet en chef d’œuvre (ou, plus raisonnablement : en second jet). Car oui cher auteur, si tu ne le savais pas jusque là : un premier jet est rarement parfait, et s’assimile bien plus souvent à un brouillon, à une esquisse de ce que sera le roman final.

Tu ne me crois pas ? Tu es persuadé d’avoir écrit un chef d’œuvre en deux semaines ? Grand bien te fasse l’ami, je te laisse faire le tour des éditeurs avec ton manuscrit, je te laisse grogner de rage à chaque nouveau refus, je te laisse hurler contre le système et maudire ces faux professionnels de l’édition qui n’arrivent pas à percevoir ton talent, je te laisse t’enfermer dans la solitude d’une caverne isolée, et manger des rats en pleurant ta gloire avortée. Une fois cette crise passée, je t’invite à consulter le reste de cet article !

Les conseils d’aujourd’hui seront avant tout adressés à des auteurs, mais pourront sans doute aussi aider des apprentis relecteurs/correcteurs. Car si je vais essayer ici d’aider les auteurs à relire leur propre ouvrage, je n’oublie pas le rôle essentiel et indispensable de la « beta-lecture » (la lecture du roman par des premiers relecteurs francs et critiques vis-à-vis de l’auteur). Je pense simplement qu’avant de se faire relire par des tierces personnes, l’auteur a tout intérêt à considérer son œuvre d’un regard critique, et a faire lui-même les premières améliorations des défauts qu’il identifie.

Bref, après cette interminable introduction qui aura eu l’intérêt de chasser les auteurs les moins courageux et donc les moins aptes à relire leur texte correctement, voici quelques conseils pour relire et corriger vos textes :

  1. Prenez le point de vue du lecteur : un conseil qui est en soi vide de sens et quasi impossible à appliquer, mais un conseil tout de même. Il est important d’adopter un certain état d’esprit en entamant votre relecture. Prenez bien conscience que vous ne relisez pas votre œuvre pour vous rappeler à quel point vous êtes bon, mais pour l’aborder d’un œil critique, comme vous abordez naturellement vos autres lectures. Il est bien entendu très difficile d’effacer son propre attachement à son œuvre, d’où l’intérêt de passer également par d’autres relecteurs.
  2. Concentrez-vous : la relecture n’a rien d’un exercice facile, puisqu’il ne s’agit pas d’une lecture passive. Restez donc concentré et évitez de passer des heures consécutives à faire ce travail. Mieux vaut espacer les séances de relecture pour ne pas être tenté de la bâcler. Evitez également de lire machinalement et sans attention, n’oubliez pas qu’il ne s’agit pas d’un article du 20 minutes mais bien de votre futur chef d’œuvre !
  3.  Soyez sans pitié : ne soyez pas timide dans votre relecture, et n’hésitez pas à supprimer allégrement les passages qui vous paraissent superflus ou irrattrapables. Il est parfois plus facile de réécrire totalement une scène ratée plutôt que de la corriger. Certes, vous avez sans doute passé un certain temps sur cette scène qu’il vous faut un clic ou un simple trait de crayon pour supprimer, mais si elle est mauvaise, elle est mauvaise ! De même, n’éprouvez pas de pitié pour trancher dans le lard d’une description ou d’une scène trop longue, c’est bien là l’intérêt de la relecture.
  4. Pensez au récit : l’intérêt de la relecture est que vous travaillez sur une œuvre finie, ce qui vous permettra donc de voir les possibles incohérences du récit, ce qui est nettement plus difficile quand il n’est pas entièrement rédigé. Vérifiez donc que le récit s’articule correctement, que vos scènes se suivent d’une manière qui paraît naturelle, que l’histoire tient debout. La relecture vous permettra de repérer les incohérences ou autres « lapins sortis du chapeau » (dénouement trop facile, explication vaseuse pour résoudre un mystère, personnage sorti de nulle part ou allant nulle part, etc.).
  5. Étudiez vos personnages : portez une attention particulière à vos personnages. Sont-ils consistants, sont-ils constants ? Surveillez leur manière de parler tout au long du récit. Vérifiez qu’ils emploient leur propres expressions par exemple, ou que leur langage fleuri ne devienne pas un flot d’injure au milieu du roman sans aucune explication ! Vérifiez également la cohérence de leurs réactions. Si un personnage calme et serein se met soudainement à agresser tous les autres, cela peut manquer de cohérence. Pour autant, cela ne veut pas dire que vos personnages doivent rester les mêmes tout au long du récit. Ils peuvent naturellement évoluer, de même que leurs relations entre eux, mais il faut que chaque choix paraisse justifié d’une manière ou d’une autre.
  6. Relisez plusieurs fois : ce qui fait que la relecture est longue, c’est qu’il vous faudra vous y reprendre à plusieurs reprises. Si vous retouchez un passage, il faudra relire ce passage pour vous assurer qu’il est bien intégré. Un relecteur est facilement obnubilé par un certain type de fautes. Celui qui recherche absolument à supprimer les répétitions de son œuvre peut facilement passer à côté d’une erreur grosse comme le bras, tout simplement car ce n’est pas une faute qu’il cherchait ! Si c’est votre cas, relisez plusieurs fois avec différents prismes. Une première fois pour traquer les fautes d’orthographes, une seconde pour améliorer la syntaxe, etc.
  7. Voyez utile : parfois, il faut savoir oublier les considérations littéraires et rester pragmatique : si l’une de vos scènes vous paraît très joliment écrite, mais est complètement inutile au récit, réfléchissez sérieusement à l’intérêt de la garder ou non… Si votre roman est un pavé de cinq cents pages mais qu’il aurait pu en faire deux cents, il s’agit de savoir si les trois cents pages superflues vont émerveiller le lecteur ou plutôt le gonfler. Amis artistes et littéraires, bien souvent, il s’agit de la réponse 2 !
  8. Lisez dans le détail : la difficulté de la relecture est qu’elle doit se faire d’une manière à la fois large et précise. Vous devez d’une part vérifier que toute l’intrigue tient debout et que le texte est correctement agencé, et d’autre part que tel mot est justifié, que tel infime détail n’est pas contredit plus loin. Souvent, il vous faudra passer par plusieurs relectures. Plus votre récit sera affiné, plus vous pourrez vous permettre de viser le détail. Le détail, c’est s’assurer que la robe bleue de la princesse ne soit pas verte quelques paragraphes plus loin, de vérifier que le trajet domicile-travail du héros ne s’allonge pas au court du récit, de faire attention à ce que la nuit tombe au bon moment, de penser à ne pas modifier le mobilier du personnage à chaque nouvelle description de son appartement, de ne pas raconter plusieurs fois la même chose, etc. etc.  Une erreur que je fais souvent : les personnages passent du tutoiement au vouvoiement entre deux scènes. Voici le genre de détails qu’une relecture peut corriger !

 Ouf, vous voilà arrivé à la fin de cet article qui refusait de s’en finir ! Mais vous êtes encore loin du compte si vous avez une œuvre à relire, et je vous conseille de vous y mettre dès maintenant pour ne plus perdre une minute ! Si au contraire vous êtes déjà un expert de la relecture et que vos œuvres sont déjà soignées aux petits oignons, n’hésitez pas à ajouter vos propres conseils en commentaire de cet article !

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26 réflexions sur “Auteurs : comment relire vos textes ?

  1. Bonjour,

    Belle liste de conseils que tu nous donnes là. C’est vrai qu’il y a BEAUCOUP de choses à revoir et à vérifier dans un premier jet.
    Pour ma part, j’ai toujours un souci avec le point 6 (relire plusieurs fois). Ce n’est pas que j’aie du mal à relire mes textes plusieurs fois, c’est plutôt l’inverse ! J’ai du mal à me dire : « cette fois, j’arrête ». J’ai tendance à vouloir relire, encore et encore, l’entièreté du texte, même si je n’ai changé que la place d’une virgule…
    De fait, il y a toujours possibilité d’améliorer les choses. Alors il faut bien dire « stop » à un moment donné.

    Florence

    • Merci pour ce commentaire, qui nous apporte un très bon conseil que j’avais oublié : cesser la relecture à un moment donné ! N’importe quel texte est améliorable, c’est donc assez difficile de s’arrêter.
      D’où l’intérêt des regards extérieurs, qui peuvent nous aider à déterminer ce qui est une coquetterie ou ce qui nécessite véritablement la correction !

  2. Salut,
    bien, cette liste.
    J’ajouterai qu’il faut aussi prendre de la distance « temporelle » avec son texte : à se lancer dans une relecture sitôt la rédaction terminée, on est trop « proche ». On se souvient des phrases, des images que l’on avait en tête etc. Du coup, cela parait plus difficile que si l’on s’est donné quelques semaines en lisant, ou en écrivant autre chose.

    Pour une seconde relecture, je modifie la taille de la police : mon texte n’a plus le même « look » et ça crée une sensation différente (pour éviter la monotonie de la relecture).
    La relecture suivante, je la fais en général en mélangeant l’ordre des chapitres.

    Tout cela demande du temps, de l’abnégation… d’où l’importance des regards portés par les bétâ-lecteurs.

    Merci pour cet article 🙂

    • Entièrement d’accord pour la distance « temporelle », c’est parfois frustrant, mais selon moi essentiel. On ne peut pas aborder son oeuvre « en tant que lecteur », d’un point de vue (relativement) neutre, si l’on vient à peine de l’écrire. Il me faut pour ma part au bas mot deux semaines.

      • Merci pour ton commentaire ! Le temps à laisser couler sera certainement différent selon les auteurs. L’idéal est de commencer un autre travail entre deux, histoire d’oublier plus rapidement le texte à relire. Quant à la frustration, elle est inhérente à l’écriture je pense. En tout cas je me sens souvent frustré du temps que peut mettre l’écriture d’un livre des premières lignes à la dernière correction.

  3. Ça sent le gars en pleine relecture ça 🙂

    Il y a encore des points où j’ai du mal avec mon propre travail, notamment ce qui concerne la suppression de scènes inutiles. Je n’écris jamais de scène inutiles, elles sont toutes censées apporter une information ou en apprendre davantage sur le personnage. Cela dit, certaines peuvent paraitre facilement inutiles à certains lecteurs… Ou au contraire, j’ai parfois peur d’être trop sévère. Bref, j’ai du mal à être objectif, dans un sens comme dans l’autre, vis à vis de mon propre travail.

    C’est beaucoup plus facile quand c’est le texte d’un autre 😀

  4. Merci pour vos commentaires !

    Loïc, les techniques de mélange des chapitres et de changement de taille peuvent en effet aider. Personnellement je ne l’ai jamais fait, mais j’ai déjà entendu des conseils de ce type, pour aider à se détacher un peu plus de son texte.
    L’intérêt des bêta lecteurs est vraiment leur regard complètement neuf. Il faut aussi faire attention à l’objectivité des bêta lecteurs : les proches sont souvent tentés de vous protéger, voire de tout accepter en bloc en disant « c’est génial ». Si l’intention est bonne de la part des proches, le résultat peut-être très mauvais pour l’auteur qui n’arrivera jamais à identifier ses failles…

    JBB, en effet, c’est la relecture du NaNo qui m’a inspiré sur ce coup ! C’est vraiment un exercice intéressant, encore plus quand c’est la relecture du texte d’un autre d’ailleurs. Pour les scènes inutiles, je donne ce conseil car j’ai l’habitude d’en mettre. je ne sais pas comment tu écris, mais moi j’ai personnellement un plan assez vague, que je couche rarement sur papier. Il arrive donc au final que certaines scènes soient un peu décalées par rapport à l’histoire, ou simplement inutiles car j’ai un peu divagué du « plan » initial. Bref, des choses à supprimer !

    J’en profite au passage pour rappeler aux auteurs qui passeraient par-là : s’ils recherchent un bêta-lecteur, qu’ils n’hésitent pas à me contacter pour m’envoyer leur œuvre. Je ne vous promets pas de faire sa bêta-lecture en intégralité (mon temps n’est pas à rallonge bien malheureusement), mais je pourrais toujours leur fournir un premier avis… tout cela gratuitement bien entendu ! 😉

    • A vrai dire, pour le moment, à chaque roman que j’ai écrit ou commencé d’écrire (j’ai un roman d’un genre s’approchant du polar à retravailler intégralement et un roman jeunesse terminé à 75% dans un tiroir), j’ai fait un plan. Et avant d’attaquer la rédaction, j’ai une idée assez nette des scènes. Il est très rare que je me laisse tenter par une scène à laquelle je n’avais pas pensé avant. Et dans ce cas, je réfléchis à deux fois avant de me lancer. Par contre, comme aujourd’hui, j’ai supprimé un certain nombre de scène (à vue de nez, un demi-chapitre) avant même de l’avoir écrit. J’ai pensé que cela ne servait qu’à tirer sur le fil du suspens et j’avais peur qu’il craque… Je n’avais pas suffisamment d’idée pour le maintenir de manière crédible et potentiellement non gonflante pour le lecteur.

      C’est vrai qu’on conseille souvent de laisser reposer un texte avant d’entamer la réécriture… Pour mon projet actuel, voici ce que j’ai prévu :
      – écriture du premier jet, comme ça vient, avec le coeur ;
      – réécriture immédiate en vue d’un deuxième jet, en prenant en compte les « oublis » ou modifications à apporter que j’ai d’ores et déjà noté dans un coin (je n’aime pas revenir sur un chapitre déjà écrit si je n’ai pas terminé le roman, il faut que j’avance pour être motivé) ;
      – réécriture immédiate d’un troisième jet en améliorant le style et l’orthographe.

      A ce moment-là, j’enverrai mon texte à un bêta-lecteur qui se reconnaitra, et je laisserai reposer le texte de mon côté, pour être plus « en dehors » au moment de le retravailler suite à ses remarques. Puis après ce quatrième jet, je l’enverrai à un autre bêta-lecteur qui risque de ne pas aimer :-))) Eventuellement un cinquième jet et je l’enverrai à un éditeur facile à identifier.

      Voilà, c’est ma démarche d’auteur débutant, qui tâtonne pour trouver la méthode qui lui convient, en étant à l’écoute des professionnels du métier.

  5. Ouh la la, j’ai l’impression qu’il y a un vrai trafic de relecture qui passe par ce blog. Bon profitez-en avant que ce soit taxé !
    Blague à part, vous avez un réseau de relecteurs, toujours les mêmes ? ou bien ce sont des gens qui vont et viennent ?

    • Et oui, on fait passer de la relecture sous le manteau ! 😉

      En tout cas pour moi, je garde le même « réseau », même si ce n’est pas forcément à recommander. je suppose qu’il est mieux de pouvoir diversifier les avis. Ensuite, je pense que si on a trouvé un ou deux bons relecteurs, sincères et observateurs, autant les garder sous le coude !

      Remarque au passage pour qui cherche des bêta lecteurs, il existe des sites ou communautés spécialisés tels que CoCyclics http://cocyclics.org/

  6. Merci pour cet article qui met bien le doigt sur la principale difficulté : lire « en grand » et en détail à la fois. C’est vrai que ça demande de la concentration, mais, pour moi qui ai d’abord écrit des nouvelles en « premier jet, point », le jour où j’ai commencé à relire et relire et à retravailler à la fois dans le détail et dans l’organisation des scènes, j’ai eu l’impression d’entrer dans le vif du sujet de l’écriture !
    Une chose que je m’attendais à lire dans tes conseils : relire à haute voix ! Pour moi, c’est le finish indispensable, qui donne un timbre à la voix du livre, et me permet de vérifier son rythme…

    J’ajoute que j’ai bien noté la proposition de Sediter concernant la bêta-lecture par un « pas proche ! C’est justement ce qui me manque…

    • Oui, la lecture à voix haute est aussi recommandée par beaucoup de monde ! A vrai dire ce n’est pas vraiment mon truc, je devrais m’y mettre !

      Merci pour ton commentaire, et si jamais tu as un texte à bêta-lire qui traine dans un coin, n’hésite pas à m’envoyer un MP sur Twitter !

      A bientôt !

  7. Pingback: Rédaction | Pearltrees

  8. Pingback: Guide Typographique | Syllabaire Éditions

  9. Sediter,

    Je partage entièrement votre point de vue sur l’importance de la relecture. J’ai inclus le lien ouvrant sur cette page dans un Vade-mecum que j’ai rédigé pour les aspirants-auteurs des Editions Syllabaire.

    Continuez à nous faire profiter de tous vos conseils.

    Tipram

  10. Un article plein de bon sens, merci.

    En ce qui me concerne, je fonctionne avec un plan détaillé maintenant.
    L’écriture « au fur et à mesure » avait jusqu’à présent ma préférence, mais depuis j’ai gouté à la « facilité » de planifier les actions et de condenser l’évolution de l’histoire sur un document plus synthétique, et je m’y retrouve.
    Je prépare un plan grossier, que j’affine, puis j’ajoute le sentiment général de chaque scène à l’intérieur du chapitre : les émotions qu’on doit sentir, l’idée qu’on doit avoir de tel ou tel personnage ou telle ou telle action.
    Cette méthode me permets de mieux visualiser mes personnages aussi, de tracer de façon plus nette leur personnalité, leur traits physiques, de mieux les connaitre, et donc de mieux les creuser et leur donner du corps.
    Avant d’utiliser cette méthode, il m’arrivais de limiter une description, simplement parce que je ne me souvenais plus assez précisément de ce que j’avais écrit plus haut, et donc par prudence (ou fainéantise) je bâclais si on peu dire, attendant une relecture pour préciser les choses. Maintenant il me suffit de remonter dans mon plan pour retrouver le « où » et le « comment ». Bien souvent, cela affine l’éclairage sur une action et j’y gagne encore !

    Pour la relecture orthographique, je mélange tous simplement mes chapitres. Je trouve ainsi la lecture plus attentive puisqu’on ne suit plus le fil de l’histoire.

    Sinon, en effet, trouver des béta-lecteurs objectifs (et émotionnellement détachés) n’est pas évident.

  11. excellents conseils ! on peut rajouter : la lecture à voix haute, recommandée par ce vieux F… Le changement de support : passer de l’écran à l’imprimé, changer de police de caractère et d’interligne, ça fait apparaître des choses… enfin, la bonne habitude de ne pas écrire linéairement : écrire en commençant par les scènes clé, celles qu’on est impatient d’écrire… écrire les transitions… puis, réécrire les scènes clé !

    • Merci pour ces ajouts très pertinents au sujet ! 😉

      Je mets simplement une réserve sur passer de l’écran à l’imprimé. Je sais que c’est une manière d’aborder différemment le texte, mais j’ai toujours trouvé cette idée très dérangeante d’un point de vue écologique ! :-p Mais il faut bien dire que cela aide beaucoup certaines personnes à repérer leurs erreurs.

      • C’est vrai, bien sûr, il ne s’agit pas d’imprimer 300 pages..; E ce qui me concerne, j’écris des textes très courts, où chaque mot compte, d’où le passage par le papier. Mais pour des textes plus longs, cela peut s’avérer utile lorsqu’un passage « ne fonctionne pas ». Encore bravo pour cet article

      • Bonjour, je suis moi même très attaché au document manuscrit, parce que je n’aime pas lire sur un écran et parce que j’ai beaucoup faire des annotations au crayon. Pour ce qui est du souci écologique, que je partage, je tiens à souligner que garder allumé un ordinateur, laissé allumé un écran, et stocker les différents jets… tout cela est très consommateur en énergie. Alors que le papier, ça se recycle, et ça vient de forêts généralement françaises qui respectent un cycle plantation/déforestation durable. Donc je pense qu’il n’y a pas de scrupule à avoir à imprimer un manuscrit.

        Bonne soirée!

  12. Merci pour cet article plus qu’ intéressant !
    Un des trucs que j’applique lors de mes relectures est de relire tout haut. Le fait de relire tout haut permet de mieux détecter les incohérences de ponctuations, langages et phrases trop longues.

  13. Bonjour,
    Merci beaucoup non seulement pour l’article mais aussi pour tous les commentaires!

    Pour ce qui est de la relecture à voix haute, elle me pause un petit problème dans la rédaction: lorsque j’écris, c’est comme si je parlais, avec les intonations, les pauses et tout. Mais lorsqu’on lit, on néglige souvent tout cela, on lit d’un trait et de manière machinale. Donc, lorsqu’on lit en « monde lecture » un texte que j’ai écrit en « mode parler », le rythme n’y est pas toujours, c’en est parfois choquant.

    Dois-je continuer à rédiger comme si je parlais, en comptant sur les talents de narration de mon lecteur?

    Bonne soirée!

    • Bonjour Nicola,

      Merci de ce commentaire, et désolé de mon honteux temps de réaction ! Il est assez difficile de répondre à cette question. Pour moi, si même vous en tant qu’auteur ne parvenez pas à restituer le ton que vous souhaitiez intégrer dans le récit, c’est que votre manière d’écrire ne colle peut être pas.

      Reste à voir si vous avez l’impression de perdre du sens lorsque vous vous relisez (c’est-à-dire si vous ne comprenez plus ce que le personnage ou narrateur est censé dire), ou si vous perdez uniquement l’intonation initiale. Certains lecteurs vont avoir des talents de narration et attribuer spontanément un type de voix à vos personnages, d’autres ne le feront pas.

      Dans votre cas, je pense que la réponse est dans la question. Lorsque vous me dites « c’en est parfois choquant », j’imagine que le terme « choquant » ne devrait pas trop ressortir lorsque vous lisez vos propres textes ! :-p

      Bien à vous,

      Pierrick

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