Interview de Charlotte Boyer

Aujourd’hui, le Souffle Numérique vous présente Charlotte Boyer, une jeune auteur qui a publié plusieurs nouvelles et recueils en auto-édition. Charlotte a gentiment accepté de répondre à une série de questions, sur son travail d’auteur comme sur son statut d’auto-éditée. 

– Bonjour Charlotte, et merci de prendre le temps de répondre à mes quelques questions ! Pour commencer, et histoire d’être original… Peux-tu te présenter en quelques mots ?

C’est toujours difficile pour moi de me présenter en quelques mots comme on dit car je ne sais pas ce qui me définit le mieux. Pour faire simple, je vais dire que je suis née il y a 24 ans à Lyon et que j’écris depuis longtemps même si à l’école, ma matière préférée n’a pas toujours été le français. J’ai commencé par la poésie, puis la nouvelle et enfin le roman. J’ai une personnalité discrète et suis très sensible. L’écriture m’aide à contenir mes émotions.

– Parlons de ton vécu d’auteur ! Quelles sont les thématiques qui t’inspirent ?

Le temps principalement. J’aime les grandes histoires mais aussi les moments qui font tout basculer. Je me questionne beaucoup sur la relation au temps et j’en ai très souvent fait un personnage qui vient troubler la tranquillité ambiante. J’aime aussi parler d’amour et des non-dits, que ce soit avec les autres ou envers soi-même.

– Qu’est-ce qui te donne envie d’écrire ?

Les débordements émotionnels sans doute. J’aime raconter des histoires et je pourrais me contenter de le faire oralement, mais écrire me permet de vraiment déverser tout ce que j’ai et le fait qu’il reste une trace me donne l’impression d’avoir un bagage à côté de moi. Je me sens plus légère, mais pas dépossédée.

– Comment considères-tu le « statut » d’auteur ? Selon toi, qu’est ce qu’un auteur ?

Un auteur est pour moi une personne sensible qui sait raconter une histoire même si tout l’oppose à elle. Le talent passe avant tout et l’imagination est son guide. On devient auteur à force d’histoires, à force d’écriture, à force de narration. On a une prédestination à l’être mais l’on ne nait pas auteur.

– Tu proposes tes livres en autoédition et t’occupes seule de leur promotion, notamment grâce à ton blog et ton site internet. Qu’est ce qui t’as décidée à faire de l’autoédition ? As-tu essayée d’être éditée auparavant ?

J’ai commencé par l’autoédition tout simplement parce que je n’osais pas encore passer entre les mains de professionnels. J’imaginais déjà l’échafaud ! Les lecteurs sont souvent plus doux que les éditeurs ! Je n’ai encore jamais envoyé de manuscrit à une maison d’édition mais aujourd’hui, c’est parce que j’aime m’occuper moi-même de la promotion.

– En te côtoyant virtuellement, que ce soit sur ton site ou sur Twitter, j’ai remarqué qu’il t’arrivait de pousser quelques coups de gueule sur ton statut d’autoéditée. Pourrais-tu en dire plus sur les difficultés rencontrées, les ras-le-bol que tu as pu ressentir ?

L’autoédition n’est pas la solution ultime et c’est vrai qu’au début, je pensais que ça serait plus facile. Ce qui m’agace le plus souvent n’est pas le statut d’autoéditée mais l’image qu’il renvoie. Jamais on n’a critiqué violemment mes livres mais j’ai été témoin de discours très étroits d’esprit. Enfin, je ne supporte plus que l’on profite de la situation des autoédités que ce soit pour avoir une place en librairie ou en salon. Toujours une question d’argent et un manque considérable d’estime.

-Pour autant, as-tu déjà regretté le choix de l’auto-édition ? Comptes-tu chercher un éditeur pour de prochains livres ?

Je ne regrette pas du tout mon choix ! Au contraire, je le revendique mais je ne garderai pas ce statut indéfiniment. Pour mon premier roman, je suis bien décidé à chercher un éditeur. Mes autres livres étaient des recueils de nouvelles qui ne m’ont pas demandé autant de travail que ce premier roman. J’aimerais vraiment que tout ce travail soit récompensé par un éditeur.

– Aurais-tu des conseils pour ceux qui seraient tentés de se lancer en indépendants ? Et pour les jeunes auteurs en général ?

Déjà, il ne faut pas se précipiter dans l’édition que ce soit en indépendant ou non. Afin de fournir un travail professionnel, il faut prendre son temps. Écrire et lire sont les deux critères essentiels pour progresser en tant qu’auteur. Il faut aussi cultiver son imagination. L’édition et la promotion viennent après. Il faut être bien entouré, observer comment font ceux passés par là avant et éviter comme la peste l’édition à compte d’auteur. Je ne sais quels autres conseils donner, je progresse et découvre encore.

– Comme tu le sais, ce modeste blog s’intéresse assez à l’édition numérique. En tant qu’auteur, as-tu un avis sur le numérique ?

Je suis ouverte sur le numérique mais pas au tout numérique. Je ne crois pas à la mort du livre papier mais si ça devait arriver, ce serait l’une des visions que je me fais de l’Enfer ! Je ne lis pas de roman en numérique car je ne suis pas équipée. Je n’en ai pas l’utilité donc ce n’est pas à l’ordre du jour. Déjà, lire sur un ordinateur ne m’enchante pas plus que ça. Ce n’est pas juste une question de contact. Ça me fait tout simplement mal aux yeux ! Ce qui me tenterait, ce serait de découvrir de jeunes auteurs via le numérique. Les livres y sont moins chers donc pour moi ce serait surtout dans un souci d’économie. Mais la France a encore des progrès à faire que ce soit sur le prix du livre papier ou sur le prix et le choix des livres numériques.

– Proposes-tu tes livres en numérique ? As-tu l’intention de le faire ?

Oui. Comme je passe par TheBookEdition, mes livres sont disponibles en numérique.

– Profitons de l’occasion pour te faire un peu de promo ! Et si tu devais convaincre ceux qui passent par ce blog de lire l’un de tes livres, comment tu t’y prendrais ?!

Je vais peut-être éviter le côté « vous ferez une bonne action en donnant sa chance à un auteur inconnu » (même si, voilà, c’est fait !). Je vais simplement dire que mes livres n’ont qu’une seule vocation : changer les idées. Je n’aime pas prendre un livre et me plonger dans des choses trop réalistes. Pour ça, j’ai le journal télévisé. Mes histoires sont faites d’amour, d’humour et de moments prédestinés. Je passe de bons moments à les écrire et je souhaite juste faire passer de bons moments lors de leurs lectures.

– Des projets (littéraires ou autres !) pour l’avenir ?

Depuis cet été, j’ai commencé mon premier roman qui s’intitulera La semaine interdite. Pour l’instant, je n’avance pas beaucoup car je viens de trouver un emploi qui me plait beaucoup et auquel je donne beaucoup d’énergie. J’ai d’autres projets d’écriture comme une suite à Adrien Poche, ma nouvelle policière sortie en avril dernier. Je voudrais faire d’Adrien mon personnage fétiche. A partir de janvier 2012 et surtout dès février, je pense reprendre une promo plus intensive et écrire chaque matin. Enfin, j’apprends la guitare et mon rêve complètement fou serait d’écrire des chansons.

– Un mot pour finir ?

En 2012, si vous n’aviez qu’une seule bonne résolution à prendre ce serait peut-être de donner plus de chance à la culture que ce soit avec les livres, la musique, le cinéma, le théâtre, la danse et j’en passe. Que vous osiez créer ou bien découvrir l’art des autres vous fera voir notre monde différemment ce qui est très rafraichissant et rassurant. Bonnes fêtes à tous !

Retrouvez Charlotte Boyer sur son blog et son site Internet !

3 réflexions sur “Interview de Charlotte Boyer

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