Le Kindle nouveau est arrivé !

Bon, au niveau exclusivité de l’info, on aura fait mieux. Le Kindle est enfin disponible en France, vous le savez tous ! Pour les retardataires et les profanes, je vais simplement faire un rapide topo au cas-où : le Kindle, c’est cette fameuse liseuse développée par Amazon, célèbre site marchand de son état, et acteur de poids dans la vente de livres numériques outre-Atlantique. Le Kindle a déjà rencontré un franc succès en Amérique, en Allemagne et en Angleterre, mais Amazon n’arrivait pas jusque là à le proposer en France. Pourquoi donc ? Pour la simple raison que les bons vieux éditeurs français y étaient jusqu’ici réfractaires, et qu’Amazon refusait de se lancer s’il ne pouvait pas proposer ces mêmes éditeurs dans son catalogue.

Bref, après des années de négociations avec les fiers partisans de la culture littéraire française, l’entreprise américaine peut enfin proposer son produit, catalogue à l’appui. Et le Kindle, Amazon veut l’écouler, c’est clair et net ! Au programme, un prix choc : 99€, pour un rapport qualité/prix sans doute inégalable, qui sera déjà un argument de poids. Ensuite, une promo qui n’y va pas de main morte, avec non seulement des mails de publicité envoyés à toute sa base de données (Amazon ne manque pas de clients, donc autant dire que cette base est grande) mais aussi avec l’affichage d’un message d’évangélisation sur sa page d’accueil (toi du futur qui lit ce blog en 2024 et t’étonnes de ne plus voir ce message, mais une incitation à l’achat du nouvel androïde soldat KindleBot à la place, ne sois pas surpris, la validité de ce lien est limitée dans le temps).  Bref, pour résumer : à l’heure actuelle, quiconque a acheté, achète ou achètera sur Amazon sera amené à tomber sur une publicité pour le Kindle.

Le marché français de la lecture numérique est en pleine naissance, et on comprend aisément qu’Amazon y va de son forceps pour le faire accoucher ! Il est d’ailleurs intéressant de constater que la stratégie française d’Amazon va à contre-courant de la stratégie américaine. Quand la petite liseuse est arrivée sur le marché américain, elle était proposée à 399$, avec pour argument le prix ridiculement petit des livres numériques. C’est sans doute en voyant les catalogues de nos bons vieux éditeurs (qui ont décidé de ne pas s’emmêler les pinceaux avec les prix en proposant leurs livres numériques au même prix que leurs livres papiers… ou presque !) qu’Amazon a compris que ce type d’argument ne marcherait pas, et qu’il valait mieux miser sur le bas prix de la liseuse. Sage décision !

Mais cessons les divagations ! Car vous vous demandez peut-être, et avec raison, le but premier de cet article. Vous inciter à l’achat du Kindle ? Pas vraiment. Je ne suis pas un aficionados de cette liseuse. Certes, son prix est vraiment attractif, et elle est loin d’être mauvaise, mais je n’adhère pas vraiment à son circuit fermé (le Kindle ne « fonctionne » qu’avec le Kindle Store et son format .azw, et rejette donc le format .epub qu’on trouve pourtant partout ailleurs). Il ne s’agit en rien pour moi de lutter contre un monopole -je suis moi-même client régulier d’Amazon ce serait donc plutôt ironique- mais simplement de chercher un peu plus de liberté ! Pour autant, je ne vous dirai jamais que le Kindle est une liseuse maléfique. Si ça vous plait de ne pouvoir vous procurer vos livres que sur le Kindle Store (qui est plutôt bien fourni, et est même très pratique avouons-le), alors lancez-vous sans attendre !

En réalité, je tenais surtout à saluer l’initiative d’Amazon (loin d’être gratuite, je ne suis pas naïf à ce point là !) qui va j’en suis sûr développer la lecture numérique en quelques mois à peine. C’est triste à dire, mais les nombreux efforts des éditeurs numériques, s’ils ont certainement réussi à toucher des centaines de personnes, paraissent désormais dérisoires face au géant Amazon, à qui il aura suffi de modifier sa page d’accueil pour toucher des dizaines de milliers de personnes. Bref, tout ça pour vous prévenir que d’ici peu, les Kindle seront légions à patrouiller dans nos rues, et que le lecteur numérique ne se sentira bientôt plus seul dans le métro, ni partout ailleurs. Et, si tout se passe bien, le livre numérique ne sera plus considéré comme l’Apocalypse de la culture en 2012, à condition que la véritable Apocalypse du 21 décembre ne nous tue pas tous dans d’affreuses souffrances.

N.B : Règle N°1 du bon blogueur : toujours terminer ses articles de blog par un message positif

27 réflexions sur “Le Kindle nouveau est arrivé !

  1. Moi j’ai toujours dit que vu qu’on allait tous mourir en 2012 il fallait tester le numérique avant 🙂
    C’est dommage parce que du coup ton lecteur de 2024 ne lira jamais ce billet…

  2. Je dois dire que j’hésitais aussi un peu avec le Kindle, mais je l’ai finalement acheté et je suis fan. Les livres récents sont encore trop chers par rapport à la version papier, mais les grands noms de la littérature du passé sont presque donnés, voire gratuits (Marcel Proust par exemple). Je trouve que la technologie est très bien fait, avec cette impression de lire une feuille de papier et non pas un écran. C’est la véritable impression d’avoir un livre de poche avec soit. Bref, je devrais écrire un article tout entier pour exprimer mon enthousiasme 🙂

  3. @paulinelit Qui sait, des êtres venus d’une autre planète pourraient très bien tomber par hasard sur une archive de cet article, décider de reprendre le concept d’Amazon et donc valider mon hypothèse de prévision du futur. Ils pourraient aussi au passage penser que j’étais un Dieu, et m’ériger un Culte, mais c’est moins probable.

    @Jean-Philippe Oui, en France l’intérêt de la lecture numérique est surtout dans les livres libres de droits. Je trouve que la lecture numérique devrait être adoptée pour tous les lycéens et les étudiants, la plupart des livres au programme étant souvent libres de droits.
    Bien sûr, les éditeurs numériques (Walrus, Publie.net, Numerik.livres) sont également à connaître pour avoir accès à une offre française intéressante.

    Pour ce billet sur le Kindle, n’hésitez pas ! Beaucoup de gens sont intéressés par des retours sur l’usage du Kindle ! 😉

    Merci pour vos commentaires à tous les deux !

  4. Bah, moi, ce matin, j’ai commandé un deuxième Kindle, mais c’est pour un cadeau 🙂 La personne à qui elle s’adresse a encore plus besoin que moi de quelque chose de simple, d’un écosystème bien fermé ^^

    Les ePubs peuvent être facilement convertis et transférés via Calibre sur le Kindle, soit dit en passant… Tu me diras, j’ai pas encore essayé ! J’ai pas retransféré mon ancienne bibliothèque sur le Kindle (je pense d’ailleurs qu’il y a des ePubs qui déconnait mais qui passeront peut-être mieux en mobi !).

    Sinon, je croyais que c’était le 21 décembre 2012 la fin du monde ?! Et puis j’ai lu que c’était une erreur de calcul, d’interprétation, etc.

    • Je savais que tu viendras défendre le Kindle ! 😉 Bien d’accord avec ton argument, certaines personnes -la plupart même- auront besoin d’un écosystème simple et fermé. Pour le reste, nous pouvons peut-être convertir, certes, mais avoue que ce n’est pas pratique.

      Le consommateur devrait pouvoir profiter librement de ses fichiers, sans avoir à les bidouiller. Autrement, je dirais à tous : « Achetez avec DRM, n’hésitez pas, il suffit ensuite de les enlever » ! Mais le fond du problème est que les DRM ne devraient pas exister. Le soucis est un peu le même ici…. Mais on en revient à l’utopie du « fichier unique » et universel;

      Pour 2012, mea culpa, j’avais retenu 12 Décembre, j’ai donc corrigé à l’attention des visiteurs du futur qui chercheront à dater précisément notre extinction.

      • Non, c’est vrai que c’est pas idéal de convertir ! Et les DRM ne devraient pas exister, et je pense qu’ils n’existeront plus d’ici quelque mois (une grosse année encore avant qu’il y ait un abandon quasi global, je dirais). Je suis optimiste. Déjà sur Amazon, les livres n’ont pas tous des DRM, contrairement à ce qu’on lit trop souvent.

        La fin du monde, y a pas encore de date précise : certaines prédictions sont pour le 12, d’autres pour le 21 d’après ce que j’ai lu. Y en a même qui prétendent que nous vivons nos 11 derniers jours !

      • Ha ben dans ce sens-là, on reste sur Calibre.

        Là, l’intérêt de Kindle Previewer, c’est de pouvoir passer les bouquins avec KindleGen qui est l’outil de conversion à l’usage des pros fourni par Amazon (auto-publiés, éditeurs, etc).

        Du coup le résultat est vachement plus soigné qu’avec Calibre niveau code. En plus ça permet de vérifier à la volée. Et j’ai remarqué une différence significative sur le code EPUB avancé (genre headings travaillés, etc.) où Calibre va simplement l’enlever complètement (et donc plus de nom de chapitre dans le .mobi) et où KindleGen va forcer le texte sans style au lieu de le faire sauter en entier (texte + code CSS ou HTML).

        Dans l’autre sens, pas d’outil pro à ma connaissance. :-/

  5. la question des DRM est difficile. quand on est auteur, on ne veut pas vraiment lâcher son bébé dans la nature 🙂 j’en sais quelque chose ! ce qui me plaît bien, quand on publie un livre sur Kindle, c’est de pouvoir cocher l’option « prêt ». c’est une bonne alternative, ça fait comme les livres papier : un personne l’achète et le prête à ses amis. personnellement, pour mes livres, que j’ai mis sur Amazon, parce que je crois au Kindle (que j’ai entre les mains hihi) j’ai eu à l’esprit qu’il faut pratiquer les prix les moins chers. je trouve ça nul que les nouveautés coûtent presque aussi cher en version papier et Kindle. les maisons d’édition doivent freiner des quatre fers. il faudra m’expliquer pourquoi, il n’y a pas de frais pour la mise à disposition sous Kindle. le plus cher dans un livre traditionnel, c’est le papier, la couverture, la distribution. là, tout disparaît. il faut jouer le jeu et mettre les livres en téléchargement à un prix bien moins élevé (moins de la moitié je dirais). parce que nous savons bien que ce n’est pas l’auteur qui fait des profits lorsque sa maison d’édition vend son livre numérique à 15 euros au lieu de 16 en version papier.

    • Une explication ici : http://www.newyorker.com/reporting/2010/04/26/100426fa_fact_auletta

      (ou alors en résumé et en Français ici : http://jiminypanoz.com/2011/10/17/amazon-apple-et-les-publishers-le-far-west/)

      En fait, les clients des éditeurs sont les libraires, pas les lecteurs. Donc si les prix en numérique sont trop bas, les lecteurs refuseront d’acheter un livre en papier X fois plus cher, les libraires vont peu à peu disparaître et le modèle économique que l’éditeur maîtrise sera du passé. Bon, et il y a aussi le fait que dans une économie numérique à la Amazon, tout est fait pour que l’éditeur n’ait plus aucun rôle à jouer…

      PS : Beurk, j’ai horreur de faire de l’auto-promotion. 😦

      • Très intéressant l’article, merci pour le lien 🙂

        Bon moi je reste pro-livres numériques à bas prix. l’argument de « les maisons d’édition investiront moins dans les nouveaux auteurs » est ridicule et ne trompe plus personne. pour qu’un nouvel auteur soit édité par la voie traditionnel il faut qu’il connaisse le patron de la maison d’édition ou qu’elle ait croisé DSK 🙂 je comprends que de baisser le prix du numérique fait baisser le financement des sorties papier. mais a-t-on besoin de 650 livres à la rentrée littéraire ? la plupart pourraient rester en numérique, ils auraient même plus de chance d’être lus. je pense que je suis comme beaucoup de lecteurs, jamais je n’achèterai de livre numérique à 15 euros. j’ai donc, pour l’instant, uniquement téléchargé les romans tombés dans le domaine public. d’ailleurs en version papier, je n’achetais déjà pas les versions à 20 euros, j’attendais la sortie en poche… bref, nous ne sommes qu’au début, nous verrons bien ce que ça donne. j’espère que les prix baisseront pour les nouveautés, moi ça me fera acheter 🙂

  6. Moi j’ai un Kindle, mais comme je n’habite pas en France, je ne sais trop que penser de ces débats… Pour l’instant, j’ai beaucoup apprécié de pouvoir y lire des PDF pour mon travail scolaire, et j’ai déjà pu récupérer quelques romans que je n’aurais sans doute pas payé en papier, surtout avec 50% du prix en plus pour les frais de port. Je connais un certain nombre d’auteurs français qui se font éditer en France, mais quand ça finit par coûter 30 euros ou plus pour se faire expédier une copie de leur bouquin outre-Atlantique, j’avoue que j’y réfléchis à deux fois…

    Comme Jean-Philippe Vest, je n’achète que des livres de poche si j’ai le choix (pas seulement pour le prix; il se trouve que je déteste les hardcover avec leur papier épais, leurs gros caractères et leur poids rédhibitoires, plus adaptés à l’autodéfense qu’à la lecture), et un prix normal pour un livre de poche (400 pages), c’est 7$ US. Hier j’ai acheté un nouveau roman neuf en librairie à 6,71 dollars canadiens (la librairie m’a fait un rabais, apparemment)… Bref, je me demande vraiment dans la tête de qui un livre est censé coûter 15$.

  7. @Tous Merci pour vos différents commentaires, pas la première fois que les commentaires gagnent en intensité et en intérêt par rapport à l’article ! Surtout quand Panoz, le fourbe, vient faire sa promo ici ! 😉

    @Jean-Philippe Vest : Les DRM sont un sujet épineux en effet, car le numérique donne l’impression que tout peut être diffusé en un instant… Ce qui est le cas ! Je t’invite, sur le sujet, à lire cet article d’Owni sur la diffusion massive d’une photographie, à la plus grande surprise de son auteur :
    http://owni.fr/2011/08/03/puissance-de-la-dissemination-misere-du-droit-mort-de-la-creation/

    Mais l’important est de prendre toutes les dispositions pour protéger ton œuvre. Après, il faut savoir comprendre qu’une œuvre finit par appartenir à ses lecteurs plus qu’à son auteur. Si tu veux garder pleine possession de ton œuvre, ne la publie pas ! C’est la réaction que j’ai face aux auteurs qui sont contre les fanfics de leurs œuvres. Protéger ton œuvre par des DRM est 1) Inutile, 2) Mal perçu par le lecteur. N’as-tu pas confiance en tes lecteurs ? Veux-tu leur refuser d’utiliser ton livre comme ils utilisent un livre papier, c’est-à-dire librement ? 🙂

    @Jean-Philippe et Asia : Bien d’accord avec vous au sujet des prix. Au-delà de 5 euros, un livre numérique non enrichi est cher. Et tout le monde sait qu’un auteur ne touche pas plus en numérique, même si étrangement, la marge de l’éditeur augmente horriblement…

    • Très intéressante l’histoire de cette phot qui échappe par surprise à son créateur… merci pour le lien de l’article. Bon, sinon, DRM pas DRM c’est la nouvelle lutte à mort et, effectivement, comme dit dans les commentaires de cet article, on finira par ne plus avoir de DRM. J’avoue mon erreur et c’est vrai que de mettre des DRM sur mes livres c’est penser en version « ancien monde ». C’est utiliser les nouvelles technologies pour reproduire les limites du monde physique. C’est nul… Et c’est vrai que la fonction première d’un texte c’est d’être lu, pas de rapporter des millions à son auteur, qui sera reconnu pour son talent, par pour ses royalties… J’ai publié des textes pour Kindle et Amazon précise bien qu’une fois qu’on a coché DRM ou pas DRM, c’est définitif. Je croyais à une blague, eh ben non, on ne peut vraiment pas changer. Mon prochain texte sera sans DRM, vous m’avez convaincu…

    • Sur les DRMs / protection, et même si c’est difficile à dire (et que je vais nouveau passer pour le gros méchant) parce qu’ici, tout le monde est respectueux…

      Mais, ce qui fait certainement piétiner les choses et ralentir leur abandon, ce sont les (attention : exemple bien précis) cons qui vont te foutre un bundle de jeux indés où tu peux donner ce que tu veux (donc même ne rien donner du tout et le prendre gratuitement) sur des sites de peer to peer (et qu’en plus, il sera plus téléchargé là-bas que sur le site officiel).

      J’ai envie de dire que malheureusement, le plus gros des consommateurs sont les victimes des pratiques de ces cons-là…

      Ce n’est évidemment pas pour défendre les protections en tout genre et les choix des éditeurs de contenus, mais parfois je me dis que ça serait franchement pas plus mal si ces pratiques vraiment misérables étaient autant vivement critiquées que les politiques des gros groupes. Et je ne vais pas vous mentir, certains essayent parfois (et j’en fais partie assez souvent) et tout ce que tu as en retour, c’est une volée d’insultes et de critiques d’un groupe de cons qui fait bloc…

      • S’ils peuvent tout avoir gratuit, pourquoi s’embêteraient-ils ? M’est avis qu’une partie des consommateurs de culture ont pris la (mauvaise) habitude de tout avoir gratuitement, sans même se rendre compte de ce que cela peut entraîner sur la culture. Je pense notamment à mon frère, qui a souri quand je lui ai dit que ma copine avait acheté en ligne l’album d’un artiste qu’il vénère presque. Il a beau l’écouter tous les jours et le connaître par cœur, ça ne lui viendrait pas à l’idée de payer un centime pour cela…

      • @Sediter A qui revient la faute de cette « habitude » ? Ne crois tu pas qu’elle aurait eu plus de mal à s’implanter si l’offre légale avait été à la hauteur ?

        Des prix accessibles, sans DRMs, tout ce qu’on entend/voit/veut acheter disponible en achat direct,officiel, sans autre contrepartie/verrou/obligation/interdiction que celle de payer et la demande du respect du droit d’auteur/ayant droit ?

        Et pas un sous-produit, avec des morceaux de bandes annonces, des pubs, avec un spot qui me traite de pirate et que je ne peux pas passer…

        Pour ma part, je suis persuadé que le respect des clients aurait été un bien meilleur frein au piratage que tous les verrous numériques.

      • @TheSFReader Difficile de savoir sur qui jeter la pierre. Il est vrai que l’Hadopi a commencé à chercher à punir avant de s’intéresser à l’offre légale, qui était pourtant une de ses missions. L’Hadopi a surtout joué sur le mauvais plan en se plaçant comme le grand méchant contre les consommateurs plutôt que comme le grand gentil pour les artistes (et industriels de la culture…). Bref !

        Après, il faut reconnaître que c’est facile de se placer en tant que consommateur, avec l’expérience du numérique musical, et de dire « il aurait fallu faire ça ». Les industriels ont dû avoir moins de facilité… Quoi que les éditeurs devraient aujourd’hui tirer des conclusions des DRM musicaux…

        Pour ce qui est spot qui nous traite de pirate, 100 % d’accord, les « solutions » développées par les Industriels ont été stupides. Insulter les possesseurs de DVD, c’est ne toucher que ceux qui achètent. Empêcher l’utilisation libre des DVD, jeux vidéo, etc. c’est ne limiter que ceux qui achètent, puis leur donner envie de télécharger…

        Actuellement, rien ou presque n’incite à l’entrepreneuriat numérique, ni à la consommation numérique !

        Bref, on tourne toujours autour des mêmes problèmes…

      • Ben, tu sais très bien que personnellement, je ne m’intéresse plus à ce problème : les débats volent généralement bas avec des arguments éculés, les gens qui y participent ne prennent généralement pas en compte qu’il existe des profils de « pirates » différents du leur, leurs arguments tiennent donc pour eux mais pas pour une masse variable inconnue.

        En fait, je ne me préoccupe plus du piratage depuis que j’ai compris que c’était une variable d’un problème de système ou de société beaucoup plus grand.
        C’est la sur-consommation à son paroxysme (je veux tout, tout de suite et le moins cher possible) dans une société où il y a de plus en plus de pauvres… Bref, le système qui se bouffe lui-même et qui reprend un retour de flamme. Mais ce serait trop long à expliquer et tu aurais un post de 50 pages. ^^

      • Oui, et puis cet article commence à être riche en commentaires. J’ai d’ailleurs l’intention de compiler vos interventions dans un ebook que je vendrais 15 € avec DRM. T’aurais des conseils pour la mise en page ? 🙂

        Pour ma part, le sujet DRM me paraît vraiment vieux. Je sais que c’était il y a que quelques mois mais j’ai l’impression qu’on a fait le tour. Et après, on discute d’un problème plus profond : rémunération des artistes, paix dans le monde, etc. La seule solution est de prendre les armées, génération enragée qu’ils disaient !

  8. (Copie de mon billet, inspiré par les commentaires de Jean-Philippe, j’espère qu’il ne m’en voudra pas …)
    Encore vu il y a quelques jours, « La question des DRM est difficile. Quand on est auteur, on ne veut pas vraiment lâcher son bébé dans la nature j’en sais quelque chose ! ».
    Et là, moi, je fais tilt, je rebondis, je bouillonne, je fulmine, et puis, finalement, je laisse passer…
    Oui, parce que les discussions à n’en plus finir sur les DRMs, il y en a eu, il y en a, et il y en aura encore.

    Mais là, aujourd’hui, je relis ce commentaire, et me dit : (petite et fluette voie intérieure) « Mais, elle est intéressante cette analogie dites moi ! »
    Et me voilà avec un nouveau billet à écrire.

    Allez, étudions son histoire, à ce livre.

    La conception est finalement assez simple : C’est un désir chez l’auteur, qui la débute, et par la rencontre d’une idée, et d’un talent démarre la création d’un manuscrit. Ensuite, c’est le temps qui fait les choses : disons neufs mois, pendant lesquels le manuscrit grossit, devient de brouillon très grossier qu’il est au début quelque chose de plus en plus fin et complexe. Puis vient la naissance, avec la première « sortie » du livre, le premier jet est terminé. Maintenant vient une phase pendant laquelle l’auteur l’éduque, en bon parent bienveillant, le relisant, et corrigeant ses fautes les plus grossières, avec tout l’amour qu’il peut avoir.

    Mais bientôt, arrive l’heure de la rentrée, et avec elle un premier déchirement, où le livre est confié sous la bonne garde des relecteurs (professionnels ou non). Et là, le livre va devoir se confronter à l’opinion et l’avis de personnes extérieures à son cercle familial. Sans doute cela va t’il donner lieu à quelques mises au point, explications, ou au contraire encouragements dans un sens ou un autre. Bref, l’éducation d’un livre n’est pas chose aisée, et s’il ne faut pas le brimer en lui ôtant toute personnalité, il ne faut pas non plus le laisser donner trop grande liberté, et donc lui apprendre à se plier aux règles de bonnes conduites : syntaxe, grammaire, style etc…

    Enfin, à l’issu de cette enfance, arrive le grand jour ! La Majorité Publication ! L’envol de l’enfant, maintenant adulte !
    Finis les contacts restreints avec le monde, il doit partir à sa découverte, et créer sa propre histoire.

    Elle est belle cette histoire de livre non ? Un enfant devenu indépendant et quittant ses parents…

    Mais du coup, cette question lancinante : c’est quoi cette laisse qu’on lui a mis ? Ce boulet qu’il traine ? Ces DRMs à la C.. ?
    Laissez le libre bon sang !
    Laissez le partir !
    Il est grand, adulte !
    C’est votre enfant ! Pourquoi tenez vous à le garder dans cette cage, même dorée, que vous lui avez construite ?

    • Je ne t’en veux pas de t’inspirer de mon commentaire. Je n’ai pas eu le choix, je n’ai pas pu mettre de DRM dessus, tout le monde peut donc le lire et l’utiliser hihihihi Très belle ton histoire du livre, de la naissance à la maturation, c’est tout à fait ça. Et c’est vrai que le DRM est une laisse pour le livre. Comme je l’ai dit plus haut, il faut que les écrits circulent librement. Je suis le premier à dire que je télécharge principalement les ouvrages libres de droit et ensuite je mets des DRM sur mes textes. Ca n’est pas cohérent et je n’aime pas le manque de logique. Se dire auteur, c’est croire en son talent et le talent ne peut pas être verrouillé. En plus, si je publie sur Kindle, c’est pour être libéré des maisons d’édition traditionnelles et j’agis comme elles. Alors ok, je lève les DRM pour tous mes prochains ouvrages mis en ligne. Parce que je suis aussi un grand lecteur et c’est vrai que mes livres papier préférés, je les prête et ils circulent… Donc voilà, écrivons une histoire sur les DRM, sans DRM, un genre de « Indignez-vous » contre le dictature des DRM (ahlala ces Français, toujours du côté de la Révolution). Donc voilà, le billet sur ce blog a attiré plein de commentaire et ma convaincu d’abandonner les DRM…

      • Eh bien, ravi de voir que nous avons pu te faire changer d’avis ! Je pense que le choix des DRM est naturel de prime abord, mais qu’il suffit d’y réfléchir un minimum pour comprendre qu’il n’est pas raisonnable. Prêter un livre, un DVD ou un jeu vidéo est quelque chose de naturel, et ce comportement humain pourrait te permettre d’être plus lu encore.

        Certes, si ton lecteur prête ton livre à tous ses amis, ils ne risquent pas de l’acheter, mais s’ils aiment vraiment, il y a des chances qu’ils achètent le suivant…

  9. Comme quoi, rien ne veut un Kindle pour animer les commentaires d’un blog 😉

    J’ajouterai une chose : les DRM, c’est surtout une manière de rassurer l’éditeur ou l’auteur. Car de deux choses l’une :
    – soit l’acheteur veut de toute manière le mettre à disposition de n’importe qui, et de toute manière il trouvera facilement comme virer les DRM ;
    – soit l’acheteur est honnête et du coup les DRM ne serviront à rien.

    Bref, dans un cas comme dans l’autre, ça ne sert absolument à rien… C’est complètement psychologique. Mais c’est surtout contre-productif.

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